Les études en sociologie expliquées pour les nuls

Vous vous apprêtez à découvrir le monde de la fac’, après avoir soigneusement inscrit vos voeux sur APB (ou E-Candidat) il y a quelques mois. Pourtant, vous ne saviez pas trop quoi faire : vous vous êtes engagés dans un bac ES il y a un an, et, entre temps, votre très honorable note de 16/20 au bac blanc de SES vous a – tout naturellement – poussé à mettre sociologie en première place dans votre liste de voeux. Surtout que l’économie… c’est pas vraiment votre fort. Mais au final, qu’est-ce que c’est réellement, la sociologie, au juste ? Nous allons le voir.

Un aperçu de ce qui vous attend. Oui.

1- La sociologie, c’est l’homme au premier plan ou la société au premier plan ?

Pour l’instant, tout va bien. Vous vous dites que la sociologie, c’est pas compliqué au final : c’est « l’étude de l’homme ». Puis vous découvrez que la psycho, d’un autre côté, c’est aussi ça, et que l’ethnologie, d’un autre côté, c’est aussi (un peu) ça. Et vous réalisez qu’il va vous en falloir plus pour expliquer ça à vos potes qui sont en droit ou en PACES.

Vous faites quelques recherches, et vous vous rendez compte qu’il existe un désaccord quant au sujet d’étude central de la sociologie : l’homme ou la société ? Weber  ou Durkheim ?

Il va vous falloir faire un choix, et c’est mal barré. Oui.

Lui, c’est Durkheim. Un barbu comme il y en a pas mal d’autres.

2- La sociologie, c’est lire Bourdieu.

C’est le B.A.BA du sociologue : avoir lu Bourdieu. Bourdieu, c’est le (défunt) sociologue français connu entre autres pour ses théories sur l’éducation, les hiérarchies sociales… (oui, il n’y a pas que Marx dans la vie !)

Et qu’importe si ces problématiques ne vous intéressent pas le moins du monde : lire Bourdieu est PRIMORDIAL. Votre cursus sociologique et l’obtention – éventuelle – de votre diplôme passeront par là, parce que Bourdieu : on est d’accord ou non avec ses théories, mais on reconnaît la valeur de ses études.

A moins d’être un partisan de Boudon. (vous comprendrez plus tard)

3- La sociologie, c’est lire plein de bouquins et de théories.

Vous aimez lire ? Tant mieux. Le cas contraire, il vous faudra apprendre à aimer (et donner sans reprendre. Vous l’avez ?).

Parce que la sociologie est aussi faite de tas de théories, portant toutes sur des sujets aussi variés les uns que les autres. Ça va du constructivisme à des théories en allemand barbares et intraduisibles comme « Entzauberung » (je vous laisse vous débrouiller seul…)

Donc, lire constitue une étape importante, sinon essentielle dans votre progression scolaire.

4- La sociologie, c’est faire des enquêtes (et les présenter).

Si vous envisagez d’aller jusqu’au bout (au minimum la licence !), cette étape est indispensable. C’est celle qui va vous permettre d’établir vos premiers contacts avec le « terrain » : puisque les théories ne suffisent pas, il faut également savoir les mettre en oeuvre, et les confirmer – ou infirmer – dans un contexte souvent différent de celui exposé par les auteurs.

Il s’agira également de les présenter, de les partager avec vos petits camarades, sous l’oeil bienveillant de votre chargé de TD. Bon courage !

5- Mais la sociologie, c’est surtout se « démarquer du sens commun ».

Vous avez toujours voulu briller en soirée et impressionner l’assemblée en expliquant que la rationalisation du monde entraîne un recul du mysticisme comme explication du sens du monde ? Il se pourrait que la sociologie puisse vous apporter un certain bagage culturel.

Mais de manière générale, étudier la sociologie, c’est apprendre à avoir un regard critique sur des phénomènes sociaux, des préjugés, des idées reçues. C’est ce que l’on appelle se « démarquer du sens commun » : en ce sens, il peut exister plusieurs approches différentes d’un même phénomène social. A vous de vous faire votre idée !

 

Bon courage, et j’espère vous avoir aidé  – c’est un étudiant en sociologie qui vous le dit !

(Mon dernier article ICI)