Le féminisme noir : on vous explique ce que c’est

Les années 2010, marquées par la popularisation des réseaux sociaux à travers le monde, vont permettre l’expansion des idéaux féministes. Cette expansion des idéaux féministes va également se répercuter sur le « black feminism », ou féminisme noir : des personnalités comme Beyoncé, inspirées par ses prédécesseuses dans le domaine musical que sont Janet Jackson, Grace Jones ou encore Betty Davis, vont incarner ce renouveau au travers d’une féminité assumée, revendiquée et largement mise en avant. Mais le féminisme noir, c’est quoi, au juste ?

Historique du féminisme noir

Le féminisme noir, aussi appelé « Black feminism », constitue une branche particulière de la
lutte communautaire afro-américaine voire noire de manière générale, avec ses enjeux et ses revendications qui lui sont propres. Il s’agit, dans un premier temps, de replacer le contexte : en 1833, dans une époque étasunienne où l’esclavage n’est pas encore aboli, un mouvement abolitionniste naît, essentiellement constitué de femmes blanches et noires : la Female Anti-Slavery Society.
Parmi leurs activités, l’on pouvait citer l’organisation de la fuite d’esclaves sudistes vers le
Nord. Parmi les figures de proue du mouvement, on cite Harriet Tubman, femme afroaméricaine.

Peu à peu, des revendications féministes et suffragistes naissent de ces associations de
femmes : une convergence des luttes naît, et des organisations telles que Association pour
l’Egalité des Droits (1866) luttent à la fois pour le droit de vote des Noirs et pour le droit de vote des femmes. Néanmoins, cette convergence des luttes ne plaît pas à la totalité des
militantes : certaines femmes blanches n’acceptent pas, entre autres, d’être mises au même niveau, voire plus bas, que les Noirs : ainsi, il y a une fracture dans le mouvement féministe, et il y a désormais un féminisme « blanc » et un féminisme « noir ».

Et aujourd’hui ?

La femme afro-américaine fait face à des problématiques différentes. C’est un amour de soi, par exemple, qu’il faut se réapproprier : notamment au travers de la valorisation du cheveu crépu / afro, par exemple.

Des célébrités afro-américaines, comme la chanteuse Alicia Keys, vont utiliser Twitter pour revendiquer leur droit d’assumer leur féminité comme il leur semble : pour Alicia Keys, il n’y a pas nécessairement besoin de se maquiller pour se sentir femme. Elle lance alors la vague du « no make-up », ce qui donnera ensuite ce que l’on peut appeller le « No-Make UpChallenge ». Des célébrités telles qu’Adele ou Lady Gaga se sont également prêtées au jeu.

En remontant en 2013, on trouve un engouement sur Twitter autour d’un hashtag : #BlackGirlsAreMagic. Cet hashtag, popularisé par CaShawn Thompson, femme afro-américaine, a pour portée principale de redonner de la valeur aux faits accomplis par des femmes noires.  Il y a donc un sentiment d’injustice voire du colorisme selon elle : c’est justement ce sentiment d’injustice ainsi que l’engouement existant autour de ce hashtag qui va la pousser à « concrétiser » sa pensée. Cette pensée, elle se concrétisera par le développement d’une ligne de vêtements arborant le logo «Black Girls Are Magic», avec son amie, et par la création d’une organisation à but non lucratif nommée Black Girl Magic Ltd.

Egalement, d’autres célébrités comme Oprah Winfrey peuvent incarner le féminisme noir, de par l’idéal de réussite qu’elles constituent : une femme noire américaine ayant réussi à se faire une place dans les sommets d’une société jugée inégalitaire d’un point de vue socio-ethnique.

En France, au travers du collectif MWASI, on retrouve une certaine forme de militantisme : par la mise en place de festivals et d’une revendication claire de sa couleur de peau, ainsi que de sa condition de « racisé« .

Sur ce, en espérant que cet article vous aie plu, à bientôt sur ViveOn !

 

Vous pouvez également lire notre précédent article sur le dispositif cinéma 4DX.