Le rap : un univers diversifié mais toujours sociétal

Le hip hop est une culture, un mouvement regroupant un ensemble de disciplines urbaines né au États Unis au début des années 1970 : parmi ces disciplines, on peut citer le rap, le DJ-ing, le breakdance, le graffiti et le beat box. KRS One, un des pionniers de la discipline la définit comme étant une sorte de mouvement intelligent, un mouvement qui ferait progresser l’homme d’un point de vue social mais aussi créatif par son intelligence. Aujourd’hui, sur ViveOn, on va s’intéresser à un aspect en particulier et prédominant de la culture hip-hop : le rap, au travers du lien entre rap et société.

Eminem, rappeur reconnu mondialement pour son « flow » et ses thèmes abordés souvent « crus ».

Rap et société : une influence réciproque

Il existe une réelle influence entre le rap et la société. Le rap véhicule des messages positifs : en effet, il n’est pas rare de voir des rappeurs s’indigner face à certains propos ou décisions émanant de la sphère politique ou encore populaire tout en prônant des messages conscients. Le rap est parvenu à se faire le porte-voix d’une génération parfois en manque de repères. En 1998, le groupe NTM sort le titre « Laisse pas traîner ton fils » qui sonne comme un rappel à tous les parents qui ne semblent pas avoir pris conscience de la responsabilité qui est la leur en ce qui concerne la protection de leurs enfants. Ainsi, on peut le constater à travers des phrases telles que « .. regarde le, quand il parle écoute le, ne le laisse pas chercher ailleurs l’amour qu’il devrait y avoir dans tes yeux. »
Cependant, le rap véhicule aussi souvent une image négative. En effet, avec l’essor du « gangsta rap » au USA, on assiste à une normalisation de l’utilisation des armes à feu, une instrumentalisation de la femme et un culte voué à l’argent par certains artistes qui gangrènent l’image du hip hop en influençant négativement les adeptes de la discipline.

Le rôle important des médias et la dimension capitaliste du rap

Les médias ont joué un rôle important dans l’expansion de la musique rap. Au début des années 1980, le hip-hop a une telle réputation dans la rue qu’il va très vite se faire inviter sur la scène américaine avec l’aide des médias. On se rend très vite compte que cette musique attire les jeunes principalement. Ainsi, les maisons des productions voient en cette discipline un moyen unique de faire du profit, elle paraît rentable, et est jusque là inexploitée. Mais elles hésitent tout de même à se lancer car à cette époque, l’on ne sait pas si le hip hop est un effet de mode ou une musique qui va s’imposer sur la durée. L’explosion du groupe Run DMC va sonner le début d’un gros et long succès commercial pour le rap notamment grâce a la signature d’un gros contrat avec la marque Adidas. Le rap devient un moyen pour les grosses marques de vendre leurs produits. Du coté des artistes rap, c’est la course à l’enrichissement, il faut générer un maximum d’argent. Le rap prend très vite une dimension marchande, les artistes au début des années 90 deviennent millionnaires, à l’instar de rappeurs comme Jay-Z ou P.Diddy.

Jay-Z, monument du hip-hop.

Son évolution

Les années 90 verront aussi différentes fractures dans le hip-hop, notamment celui français : l’on verra alors diverses manières de voir le rap, par exemple une vision festive du rap comme préconisée par la Zulu Nation et alors largement promue par les médias français, contre un hip-hop émergent et qualifié de « conscient », de par ses thèmes crus et violents censés éveiller les consciences sur les réalités sociales en France premièrement mais aussi à l’étranger : ces derniers, comme le Ministère AMER, font souvent l’objet de poursuites judiciaires.
Néanmoins, et d’autant plus dans les années 2000-2010, les styles se font de plus en plus hétérogènes et il n’est pas rare de voir un artiste endosser divers styles différents au cours de sa carrière : parfois conscients, parfois violents, parfois légers dans leur propos.
La quête de commercialisation fait que des titres plus légers et dansants (comme ce qui peut s’entendre chez des artistes comme Maitre Gims ou MHD) et parfois même jugés « dénaturés » acquièrent plus facilement des récompenses et une médiatisation plus accrue que des titres purement conscients ou jugés trop violents.

Sur ce, nous vous invitons à lire notre précédent article, et nous vous disons à bientôt sur ViveOn !