Avec Wonder, Stephen Chobsky signe la réalisation de son troisième long-métrage. Sorti à la fin de l’année 2017, ce drame familial est l’adaptation du roman éponyme de R. J. Palacio. Au casting de la famille Pullman : Julia Roberts et Owen Wilson dans le rôle des parents, Isabel et Nate. et Jacob Tremblay et Izabela Vidovic dans le rôle des enfants, Auggie et Via. Nommé aux Oscars dans la catégorie meilleurs maquillages et coiffures, Vive-On vous explique pourquoi !
Source : AllocinéL’histoire
Auggie Pullman, ou August, est un petit garçon de 10 ans atteint du syndrome de Treacher Collins. Cette maladie est à l’origine d’une malformation faciale de naissance qui lui a valu 27 opérations chirurgicales dont il porte encore les traces. Il a toujours suivi un enseignement à domicile dispensé par sa mère. Passionné de sciences, il rentre pourtant à l’école, en CM2 (équivalent français de la première année de middle school). Vu comme différent par les autres élèves, du fait de sa malformation et de ses cicatrices, il va devoir affronter leur regard, leurs moqueries et leurs méchancetés. Un combat qu’il n’affrontera pas seul, entouré de sa famille.
Les points importants de Wonder
Le réalisateur
Commençons par un petit point sur le réalisateur et coscénariste Stephen Chobsky. Ecrivain, producteur, scénariste et réalisateur, il a à son actif quelques films et séries. Hormis Wonder, le dernier en date est La Belle et la bête de Bill Condon dont il a été le scénariste. Il est notamment le producteur de The Poughkeepsie Tapes de John Erick Dowdle en 2007. Si l’on ne peut pas lui enlever quelque chose, c’est sa polyvalence. Auteur de Le Monde de Charlie en 1999, il en est également le producteur, scénariste et réalisateur à l’écran, en 2012. Avec un casting pas des plus déplorables : Logan Lerman, Emma Watson ou encore Nina Dobrev, il empoche 5 récompenses.
Sources : Allociné, Les Cinémas AixoisUne réalité pointée du doigt
Auggie est victime de moqueries, de méchancetés, en bref, de harcèlement scolaire. Le bullying, on en parle enfin depuis quelques années. Chobsky le pose comme sujet principal de ce film et dénonce un véritable os au cœur des cours de récré, américaines comme françaises. Pour autant, c’est une manière de sensibiliser les téléspectateurs à cette réalité. L’on y voit les parents dont il ne faut pas toucher la petite tête blonde, ceux qui au contraire sont plus à l’écoute et conscients du comportement de leurs enfants. S’y confrontent diverses configurations à la fois familiales et amicales. Auggie finit par se faire des amis qui ne voient plus en lui le « monstre » que certains repoussent sans ménagement et ouvertement.
Un film tire-larme ?
L’émotion est présente, oui, mais peut-être un peu trop. Le harcèlement scolaire est un véritable problème, qui blesse, qui fait de la peine. Certains s’y retrouveront, d’autres réaliseront peut-être leur comportement irrespectueux avec un certain recul. Pour autant, tout est bon pour émouvoir. Le petit chien de la famille, Daisy, meurt au beau milieu du film. Etait-ce vraiment un événement nécessaire dans ce drame déjà assez réaliste et conséquent ? Si cette mort émeut quelques instants les protagonistes, rapidement on en oublie la survenue. Elle semble presque posée là, sans réel but. Peut-être est-elle finalement là pour surprendre ? Parce qu’après-tout, le déroulement de l’histoire est plus que tout prévisible.
Points de vue multiples
C’est le point qui nous a surpris chez Vive-On : l’histoire ne suit pas qu’Auggie du début à la fin. Même s’il reste le personnage principal, Chobsky a tenu le pari de varier les points de vue et ressentis. Ainsi, nous pouvons partager la vision des choses de Via, la grande sœur d’Auggie. Timide, réservée, elle a toujours vécu en retrait de son petit frère, centre de l’attention, et s’est toujours terrée dans son autonomie. On la découvre marquée par son enfance et son adolescence, et alors qu’elle rentre au lycée, tous n’ont d’yeux que pour la rentrée scolaire d’Auggie. L’affiche du film illustre d’ailleurs bien cet aspect du film, avec Via en retrait derrière ses parents, entourant avec amour Auggie.
Plus surprenant encore, on découvre le point de vue de Miranda, incarnée par Danielle Rose Russell, la meilleure amie de Via. Celle-ci s’est éloignée d’elle depuis leur rentrée au lycée, sans qu’elle ne comprenne pourquoi. La vision des choses de Miranda nous laisse entendre la justification et plus encore son ressenti vis-à-vis de la situation d’Auggie. Proche de la famille, elle évoque une jalousie de la vie de Via, sur fond de réconciliation prévisible et merveilleuse.
Enfin, le dernier point de vue offert est celui de Jack, le nouveau meilleur ami d’Auggie. Pourtant, leur amitié en pâti tout au long du film. D’abord réticent, Jack devient attachant et attaché à Auggie, en reniant la bande des enfants ténébreux et malveillants de l’école, les persécuteurs. Il se prend d’amitié pour Auggie mais prononce la phrase de trop, un jour, lorsqu’il pense qu’Auggie ne l’entend pas : « si je lui ressemblais, je crois que je me tuerais ». Leur amitié est brisée, mais Auggie trouve en Summer une nouvelle et fidèle amie. Finalement, Jack comprend et prend la défense d’Auggie, retrouvant sa place de fidèle acolyte à ses côtés. Tout qu’est bien, qui finit bien.
Une bonne initiative #ChooseKind
« If you have a choice between being right and being king, choose kind » (« Si vous avez le choix entre être bon et être gentil, choisissez être gentil »), Dr. Wayne W. Dyer. Cette phrase donne le ton pour le film : #ChooseKind. Autour de l’esprit de Wonder est naît le Certified Kind Classroom Challenge. Le but est simple : des professeurs peuvent inscrire leurs classes pour leur apprendre à choisir le fait d’être gentil. A l’issue des activités présentées, des prix sont à gagner.
Bilan de la séance
Wonder est émouvant, Auggie est attachant, mais le film en est peut-être un peu trop tire-larme. Il joue sur une corde sensible. Il s’agit d’enfants et de toutes les conséquences autour, qui affectent le reste de sa famille. En soi, le déroulement est prévisible et reflète malgré tout un côté plus que tout humain, entre gentillesse et tolérance. Les critiques ne font pas consensus entre les spectateurs et la presse, plus dure. Vous ne serez probablement pas surpris par l’histoire ou l’issue du film. Vous n’en ressortirez certainement pas changé ou soudainement plus heureux et bienveillant. Mais cela reste malgré tout un drame prenant dans le fond, sans prise de tête. Alors pour tout ça, Vive-on vous le recommande !
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