Se protéger des guêpes et du frelon asiatique, tueur d’abeilles

Guêpes et frelons envahissent votre jardin ou votre balcon fleuri. Faut-il fabriquer un piège ? En cas de nid, faut-il appeler les sapeurs-pompiers ?

Le printemps et l’été, synonymes de soleil, de fleurs, de fruits et de parfums, amènent également des insectes, utiles pour certains, nuisibles pour d’autres.

Guêpe ou abeille, comment les reconnaitre ?

Avant de tuer un insecte pour se protéger d’une éventuelle piqûre, il est important de se demander s’il est préférable de le laisser en vie pour des raisons écologiques majeures. Or, guêpe et abeille sont parfois confondues :

  • L’abdomen et le corps de la guêpe sont bien distincts, fins et peu poilus, de couleur jaune vif rayé de noir. La guêpe se nourrit de sucre, de fruits, et chasse d’autres insectes -dont les chenilles, ce qui la rend bénéfique-, qu’elle coupe en petits morceaux pour nourrir ses larves. Néanmoins, l’espèce commune et la guêpe germanique sont considérées somme des fléaux en Nouvelle Zélande, car elles se nourrissent d’un miellat au détriment de certaines espèces d’oiseaux.
  • L’abeille est plus compacte, plus brune, et poilue. L’espèce « charbonnière » est toute noire. L’abeille, qui se nourrit du nectar des fleurs, possède sur les pattes postérieures une « corbeille » qui lui permet de transporter le pollen récolté.

Si vous êtes piqué, sachez que la guêpe conserve son dard et reste en vie, alors que l’abeille le perd et meurt.

Frelon asiatique ou européen, lequel est nuisible ?

Les frelons, quelle que soit leur origine, sont friands d’insectes.

  • Le frelon d’Europe (Vespa crabro), long de 45 mm et coloré de rouge et de jaune, se nourrit essentiellement de mouches (de 60 à 80 par jour), mais peut aussi s’attaquer aux guêpes, aux chenilles, aux sauterelles, limitant ainsi leur prolifération. Ce frelon possède donc un rôle de régulateur écologique important, bien qu’il puisse également se nourrir d’abeilles.
  • Le frelon asiatique (Vespa velutina), long de 30 mm (ouvrière) à 35 mm (reine), et de couleur foncée, est également appelé « frelon à pattes jaunes ». Une abeille peut ainsi être tuée toutes les trois secondes. Le frelon s’attaque prioritairement aux ouvrières des ruches.

Le frelon se positionne en vol stationnaire à l’entrée d’une ruche, afin de saisir une abeille et de l’emmener avec lui. Il formera ensuite une boulette avec le thorax de l’abeille, afin de nourrir les larves de sa colonie de frelons.

Faut-il fabriquer un piège à frelons ?

Le problème des frelons asiatiques est qu’ils se reproduisent de façon exponentielle. A chaque fin de saison, quand arrivent les premiers froids, trois reines de chacun des nids parviendront à mener un processus complet : hiverner dans le sol pour aller confectionner un nouveau nid au retour du printemps.

  • Le frelon asiatique colonise l’Aquitaine et la région Midi-Pyrénées depuis 2006, et aurait passé la frontière franco-belge en 2009. Il n’a aucune agressivité envers l’homme. La Dordogne a néanmoins opté pour un piégeage massif, car cette race de frelons décime des populations d’abeilles indispensables au travail de pollinisation pour plus de 20 000 espèces de plantes en Europe.
  • Le piégeage des reines à titre individuel, contrairement à ce qui est dit dans de nombreux réseaux apicoles et sur le Net, n’aurait aucun impact sur le niveau de population de l’espèce. Une très grande proportion des reines -dont la durée de vie est limitée à un an- n’est pas fécondée, et plus de 90 % d’entre elles meurent naturellement, essentiellement à cause de la compétition qu’elles mènent pour les sites de nidification  

Le risque des pièges individuels est également de détruire d’autres espèces d’insectes attirés par le liquide sucré qui sert d’appât.

Que faire si vous trouvez un nid ? Faut-il appeler les sapeurs-pompiers ?

En réponse à la requête du préfet de la Dordogne, en 2009, de classer le frelon asiatique dans les insectes nuisibles, le Ministère de l’agriculture a souhaité qu’une étude élargie soit menée avant de prendre une quelconque décision dans ce sens.

  • Le nid du frelon d’Europe, toujours ouvert vers le bas, est généralement construit dans un tronc creux ou sous un abri, parfois dans le sol, mais jamais en haut des grands arbres.
  • Le nid du frelon asiatique, généralement de forme sphérique, est aérien, situé très haut dans les arbres, et possède un orifice de sortie latéral. Il est abandonné pendant l’hiver 
  • Le frelon ne s’attaquant pas à l’homme, les sapeurs-pompiers ne sont pas prioritairement concernés par la lutte contre ce prédateur, puisque l’individu n’est pas réellement en danger. De même, les pompiers ne se déplacent plus systématiquement pour éliminer un nid de guêpes.

Les grandes échelles sont plus utiles dans un contexte de lutte contre l’incendie ou de secours à personne de manière générale.

Néanmoins, il existe des municipalités qui disposent d’un service de destruction des hyménoptères, et le recours -payant- aux sociétés spécialisées est également une possibilité.