Mais c’est quoi, être supporter de foot, au juste ?

Mais c’est quoi, être supporter de foot ? A partir de mon expérience de supporter, je vais vous en parler, ici, sur Provence mag. Vamos !

«L’écusson est au-dessus de tout. Nous qui portons l’écusson sommes tous de passage. Les seuls qui maintiennent et entretiennent la tradition, ce sont les supporters.»

Marcelo Bielsa, entraîneur du Lille OSC (L1)

Le supporter possède ses propres rites et habitudes

Le supporter de football lambda, tel que j’ai pu l’observer et dans son idéal-type, prépare ses matchs : il va d’abord – s’il en a les moyens – acheter son billet voire, pour les plus passionnés, prendre son abonnement. Il peut ensuite revêtir son maillot, survêtement, écharpe… de son club favori, et se diriger au stade afin d’aller assister au match.

Certains décident d’aller faire un détour en buvette afin de « faire le plein de bière« , d’autres se dirigent directement au stade… et peuvent toujours acheter de quoi s’abreuver et se nourrir en son sein. 

Une fois au stade, le supporter va soit se fondre dans la masse d’autres supporters, soit rejoindre un autre groupe de supporters : dans les deux cas, sa fonction principale reste la même, à savoir supporter son équipe.

Supporter et spectateur : quelle différence ?

Nous pouvons d’ores et déjà dire que le supporter, pour « mériter » cette appellation, est entre autres tenu de s’informer, de se mettre à jour quant à l’actualité de son club, et d’avoir un amour du club dont la fluctuation sera tolérée, mais rarement l’extinction.

C’est un des points qui le distingue du simple spectateur : le supporter est partisan, il a donc pour habitude de supporter son équipe en dépit des autres équipes, tandis que le simple spectateur peut pencher d’une équipe à l’autre, en faveur du beau jeu et/ou du score.

Il y a donc un attachement fort du supporter envers son équipe. De plus, il sera souvent attendu du supporter qu’il se rende au stade pour soutenir son équipe, auquel cas sa légitimité pourrait être remise en jeu.

Sans supporters, voici ce qu’il se passe. C’est triste, hein ?

Les rivalités

L’on prendra ici l’exemple de la rivalité entre l’Olympique de Marseille et le Paris Saint-Germain, deux clubs opposés géographiquement (Paris au nord de la France, Marseille au sud de la France) et représentant aussi l’opposition entre province provençale et capitale francilienne.

Cependant, cette rivalité n’est à la base pas engendrée par les supporters : ce sont les dirigeants de l’OM et du PSG qui, d’un commun accord, ont décidé de créer cette rivalité2. Canal +, à la fin des années 2000, a voulu faire de cette rivalité un atout marketing pour sa chaîne (qui diffusait alors la Ligue 1 française), et a donné l’appellation « Classico » à cette rencontre. 

Aujourd’hui, elle est largement entretenue par les supporters, et un joueur qui passerait d’un club à l’autre (comme ça a déjà pu être le cas) pourrait se retrouver conspué.

D’autres rivalités existent dans le monde du foot, comme  la rivalité entre deux clubs de Moscou : le CSKA Moscou, club qui a appartenu à l’armée rouge bolchévique, contre le Spartak Moscou, représentant le « club du peuple ».

Le capo : le chef d’orchestre

Les supporters dénommés « ultras » se constituent en groupes avec chacun leurs codes, normes, valeurs… Il peut exister plusieurs groupes ultras supportant le même club.

Cette foule de supporters est gérée par un leader : le capo. Le « capo » (mot italien signifiant « tête » ou « chef ») fait office de leader : il est chargé de diriger le groupe ultra, notamment dans la réalisation des tifos (=des animations visuelles).

C’est lui qui également, avec son mégaphone, dicte les chants à chanter aux autres membres de la tribune. Il fait office de leader du groupe, et a pour principal rôle, avant tout, de coordonner le groupe et de le fédérer autour d’une cause commune : c’est donc le plus investi du groupe, et il se fait garant de la ferveur insufflée au sein du groupe.

L’influence du capo au sein du groupe est importante : il peut choisir, en cas de conflit interne, de marginaliser voire d’exclure un membre du groupe car il ne se serait pas conformé aux règles et à la morale du groupe. Il est à la fois chef d’orchestre et meneur.

En espérant vous avoir appris bien des choses sur ce qu’est un supporter de foot, et je vous dis à bientôt sur Provence mag!

Je vous invite également à aller lire mon précédent article, sur les préjugés concernant les mangas.